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Déclaration de Pierre Bourdieu au colloque "17 et 18 octobre 1961: massacres d'Algériens sur ordonnance ?" (octobre 2000)

Pierre Bourdieu

J'ai maintes fois souhaité que la honte d'avoir été le témoin impuissant d'une violence d'État haineuse et organisée puisse se transformer en honte collective. Je voudrais aujourd'hui que le souvenir des crimes monstrueux du 17 octobre 1961, sorte de concentré de toutes les horreurs de la guerre d'Algérie, soit inscrit sur une stèle, en un haut lieu de toutes les villes de France, et aussi, à côté du portrait du Président de la République, dans tous les édifices publics, Mairies, Commissariats, Palais de justice, Écoles, à titre de mise en garde solennelle contre toute rechute dans la barbarie raciste.

Nota : ce texte sera reproduit dans l'ouvrage Le 17 octobre 1961, un crime d'Etat à Paris (Paris, éditions La Dispute), à paraître en septembre 2001 .